Cette semaine en SAQ #7

Le Piémont est toujours surprenant pour la quantité de cépages indigènes qu’on y trouve. Du freisa au pelaverga la découverte est toujours possible. Cette fois-ci on vous parle d’une autre bête rare avec le cépage nascetta. 

Naturellement délicat et instable, c’est un cépage qui a été arraché massivement pour faire place au nebbiolo plus rentable et surtout géniteur de Barolo, pendant tout le 20 ^e siècle. C’est uniquement dans les années 90 qu’on redécouvre presque par hasard de vieilles bouteilles et son potentiel qualitatif. 

Aujourd’hui, ce vin que certains appellent le Barolo blanc, est toujours aussi rare avec seulement 21 hectares de plantés dans la commune de Novello et vous pourrez le découvrir en ouvrant une bouteille de Mirafiore. Visuellement, le jaune intense vous rappellera la cuisine de vos grands parents, mais le nez de fruits à noyaux et de verveine vous ramènera au 21 ^e siècle. La bouche sera fraîche comme il se doit,  légèrement exotique, mais séduisante de par sa tension.

À ce prix, vous nous remercierez pour la découverte et le voyage vineux.

• Pour l’accompagner : Invitez la progéniture et osez des nouilles thaïes avec crevettes et noix de coco,

• Pour l’anecdote : C’est seulement en 2002 qu’on autorisa l’utilisation du cépage dans l’aoc Langhe et en 2010, conscient du potentiel du cépage, une sous-zone fut même crée avec Nascetta del Comune di Novello, 

• Pour mieux comprendre la naissance de l’appellation: Notre prochain atelier Piémont

• Pour comparer : Encore deux bouteilles du seul autre nascetta sur le marché avec Arnoldo Rivera. Si vous avez des amis à l'île des Sœurs… En saq (14027079) 

Un peu comme ces céréales qui n’ont pas besoin de présentation, l’appellation Madiran a aussi son côté givré avec ses blancs qui se déclinent en aoc Pacherenc du Vic-Bilh.

C’est que certains des 200 vignerons de l’appellation se recentrent depuis peu avec une production de blancs tout aussi surprenants que complexes. Avec un peu moins de 20% de la surface dédiée aux blancs, on y travaille le manseng, gros et petit… mais aussi l’arrufiac et le petit courbu. Auparavant travaillés presque exclusivement en passerillés, les blancs secs sont encore confidentiels pour notre marché. D’ailleurs, si le mot sec ne suit pas Pacherenc du Vic-Bilh sur l’étiquette, vous aurez affaire à un vin doux.

La proposition des deux frères Simon et Robert Ribert, est donc dans l’esprit de ce renouveau des blancs frais et secs s’appuyant sur le bio et sur la polyculture comme mode de vie et de production. Le vin est floral, fruité comme le cépage, mais avec une bouche droite et profonde. On sera tenté de carafer un tantinet pour sublimer les arômes. 

Seulement 4500 bouteilles produites et on soupçonne que c’est un peu moins d’une centaine de caisses pour notre belle province. Alors ne tardez pas ou vous devrez vous contenter du côté santé…

• Pour l’accompagner: Notre cœur balance pour le placer en entrée avec une coquille St-Jacques ou en finale avec un fromage de brebis. 

• Pour l’anecdote : Les 3000 hectares du gros manseng se retrouvent pratiquement tous dans le sud-ouest sauf pour un hectare en Uruguay…

• Pour mieux comprendre l’appellation: On pense vous proposer un atelier sur le Sud-Ouest l’an prochain. Si vous pensez que c'est une bonne idée, merci de le laisser en commentaire plus bas.

• Pour comparer : À boire une fois dans une vie, un Pacherenc blanc de Montus d’un certain âge. Même appellation, mais lorsque le petit corbu flirte en grand avec le bois, le résultat est mémorable. Disponible en saq (11017625) 

Lorsqu’une famille propose ses vins depuis 150 ans sur seulement une douzaine d’hectares en plus, on peut généralement s’attendre à une maîtrise de la chose vineuse. Le vignoble Bardi d’Alquier situé en Faugères produit de ces bouteilles qu’on néglige trop souvent faute de marketing par l’étiquette ou de renommée.

La Maison Jaune est une des cuvées du domaine qui saura se faire attendre encore plusieurs années. On retrouve ici du grenache noir planté alors que de Gaule était président, de la syrah, du carignan et du mourvèdre, le tout planté en coteaux sur des schistes gris propice à l’équilibre du vin. 

Au nez, ce sera cerise et garrigue, en bouche si on est patient, les fruits rouges encore, mais avec des tannins longs et souples que suppose un élevage de 15 mois en barriques. Persistance et longueur qui, on le rappelle, seront propices à la garde et au plaisir sur plusieurs années. 

Un vin qui vous surprendra dans le bon sens du terme.

• Pour l’accompagner: Un beau médaillon de viande veau avec un jus de viande légèrement crémé. 

• Pour l’anecdote: Maison Jaune tire son nom de la couleur de la maison familiale à Faugères.

• Pour mieux comprendre l’appellation: On pense vous proposer un atelier sur le Languedoc un jour. Si vous voulez y être convié, laissez un commentaire au bas.

• Pour compléter: Une fois partie sur Faugères, pourquoi pas découvrir les blancs de l’appellation avec un Vallongue 2021 du Château des Estanilles en Roussanne et Marsanne. Disponible en saq (15247479)