Cette semaine en SAQ #12

Le muscadet ce n’est plus ce que c’était… Heureusement pour nous d’ailleurs.

Même s’il ne s’agit pas ici de melon de bourgogne et bouteille oblongue, l’auteur derrière cette sympathique cuvée rosée est assez représentatif du renouveau nantais et de cette génération montante de jeunes vignerons.

Après avoir tâté du négoce pendant une décennie, en 2005, Éric Chevalier effectue un retour aux sources en reprenant le domaine familial qui produisait déjà en quantité. Son père ne travaillant plus lui-même la vigne, le vignoble dépérissait à vue d’œil et Éric dut pendant les années suivantes faire des choix sérieux d’arrachages et de replantages.

Le résultat est manifestement positif avec un domaine en bio depuis 2016, se spécialisant encore sur les muscadets, mais flirtant avec des cuvées plus précises que la norme et mettant en valeur des cépages bourguignons (chardonnay et pinot noir) mais aussi le presque disparu Fié Gris.

C’est ici un 100% cabernet franc, bio avec élevage de 5 mois pour un vin simple et efficace qui, même si timide à l’ouverture, se laissera facilement boire après un peu d’exposition.

À boire sur un coup de tête avec des invités impromptus.

• Pour l’accompagner : De belles tranches de proscuitto avec melon,
• Pour l’anecdote : Le Fié Gris (sauvignon gris) cultivé au domaine est encore présent sur seulement une trentaine d’hectares en Loire. Il sert à faire des blancs plus riches mais aussi des liquoreux.
• Pour mieux comprendre la Loire: On se place sur la liste d’attente pour l’atelier sur la chose à l’automne.
• Pour une exploration de la maison, le Muscadet ‘Clos de la Butte’ 2021 d’Éric Chevalier pour 24$ en saq (12686831)

Avec le Dao, la Bairrada fait partie de la vaste région de Beiras située au Nord de la ville de Coimbra à mi-chemin entre Porto et Lisbonne. Bairrada est passée, comme plusieurs appellations du Portugal, de la production massive de vins de coop aux micro-domaines misant sur le qualitif.

C’est le cas de Tiago Teles, ancien critique de vin, reconverti à la terre de sa famille alors qu’en 2012, il achète deux hectares de vignes dans l’appellation avec la ferme intention de produire des vins faisant ressortir de climat atlantique de des terroirs. Résultat un rouges un tantinet animal, mais tout de même souple avec des tannins granuleux. Si on veut affiner le tout, un passage en carafe s’imposera.

On ne se laissera pas impressionner par l’assemblage d’alfrocheiro (75%) et de baga, Le premier aussi connu comme tinta francesa apporte une balance acidité / tannins. Le baga pour sa part ajoutera le fruit croquant et une minéralité rappelant des cépages comme le pelaverga ou le nebbiolo.

On prendra quelques bouteilles en réserve pour la saison chaude des grillades et on servira un tantinet rafraichi.

• Pour l’accompagner : Haut de cuisses de volaille laquées sur le bbq,
• Pour l’anecdote : La région produit du vin depuis le 10 ^e siècle et se concentrait principalement des rouges puissants servant à être mélangés au porto. En 1743, le marquis de Pombal créant la zone de production de Porto, fait arracher tous les plants de vignes de Bairrada pour s’assurer de la provenance des raisins...
• Pour mieux comprendre le Portugal: On se place sur la liste d’attente pour l’atelier sur la chose à l’automne.
• Si le baga est dans votre palette, Bairrada ‘Nat’cool drink me’ nm Niepoort à 21$ le litre en saq (14092680)  encore incroyablement disponible comme produit, The Original Mateus à 11$ !!!

Certains d’entre vous auront possiblement remarqué une série de Mathusalems bordelais à l’entrée des Cavistes. 1970, 1985, 2000 et autres paradent comment un souvenir de notre soirée d’anniversaire des 10 ans du restaurant.

La particularité de ces bouteilles, c'est qu’elles sont toutes du même domaine, soit le Château Patache d’Aux en médoc. Elles se buvaient très bien en 2022 et nous ne pouvons que nous réjouir de l’arrivée du millésime 2016 cette semaine en saq.

À 10 kilomètres dans les terres de l'estuaire, dans le nord du Médoc, le Château Patache d’Aux produit depuis le milieu du XVIIe siècle. Acquis par le consortium Antoine Moueix en 2016 et classé depuis Cru Bourgeois, le domaine est désormais orienté vers la production de vins plus modernes.

Assemblage classique de cabernet sauvignon à 46%, de 41% de merlot supporté par du cabernet franc et du petit verdot, nous avons ici affaire à un classique rouge bordelais sur le fruit noir, l’anis avec une bouche riche et longue, supportée par des tannins soyeux. On se réjouira de profiter de ce millésime ’16 encore plus remarquable après 8 ans d’attente.

• Pour l’accompagner : Onglet grillé et champignons sautés,
• Pour l’anecdote : La calèche de Patache d’Aux fait partie de l’histoire du Médoc. Le terme « patache » signifie d’ailleurs une calèche en patois.
• Pour mieux comprendre le Bordelais: On se place sur la liste d’attente pour l’atelier sur la chose à l’automne.
• Pour aller plus loin en 2016, vous pourrez ce Haut-Médoc Cru Bourgois 2016, Château Lamothe-Bergeron à 30$ en saq (14887634)