Cette semaine en SAQ #5

L’appellation Menetou-Salon est souvent dans l’ombre des autres grands terroirs du centre de la Loire que sont Sancerre et Pouilly-Fumé. Dans les trois cas, le sauvignon blanc domine, mais le vignoble de Menetou-Salon produisant huit fois moins que le Sancerrois, il sera moins couru et courant à la SAQ.

Il est regrettable que malgré une histoire tout aussi remarquable que son terroir, l’appellation demeure souvent ignorée. En effet, au 15 ^e siècle, le seigneur de Menetou-Salon, Jacques Cœur, aura joué un rôle incroyable dans le développement du commerce français et apporté une richesse et une réputation à la région qui plaça rapidement le vin de Menetou-Salon sur la table de Charles VII et de sa cour.

Et de nos jours cette richesse et cette maîtrise du cépage, nous la retrouverons dans ce millésime 2022 qui aura été pour les sauvignons blancs du centre de la Loire une année généreuse en terme solaire. Avec ce vin de Chavet, un sauvignon avec de la matière en bouche, le tout supporté par une fraîcheur caractéristique de la région. Quelques fruits blancs et agrumes bien mûrs vous feront repenser vos impressions du cépage.

Le Clos de Coquin avec ses 2,8ha de sols kimméridgiens, sera vinifié en inox avec températures contrôlées, suivi d’un élevage de six mois sur lies fines et fûts de 500L pour 1/3 de la cuvée.

• · Pour l’accompagner : Fromages à pâtes molles de fin de repas comme un brie d’ici ou même un camembert,
• · Pour l’anecdote : En vieux français, terre ‘coquine’ signifiait terre ingrate et difficile à travailler ou à amadouer,
• · Pour mieux comprendre la naissance de l’appellation: Le magnifique roman de Jean-Christophe Ruffin ‘Le Grand Cœur’
• ·  Pour comparer : De la même maison, en entrée de gamme et possiblement à situer en apéro, Menetou-Salon ‘La Côte’ 2022, disponible en saq (974477)

Peu de vins chiliens se retrouvent de nos jours proposés au verre sur les cartes de restaurants sérieux. Ce Pipeño, était encore récemment servi au verre aux Cavistes (Louis-Jacques Bleau est toujours sérieux lorsqu’on aborde El País …) et se retrouve maintenant comme une excellente découverte printanière dans le réseau SAQ.

Plusieurs éléments à décortiquer dans ce vin. Tout d’abord le cépage país qui aurait été introduit au 16 ^e siècle par les conquistadors espagnols. Génétiquement semblable au listan prieto des îles Canaries (port de ravitaillement des navires espagnols) il aura été dominant pour la viticulture chilienne jusqu’à l’arrivée de migrants européens lui préférant les cépages de leurs pays respectifs.

Ensuite la mention Pipeño qui fait référence aux pipas (foudres traditionnels que l’on utilisait avant l’introduction de la barrique au Chili) mais aussi à une méthode ou la vendange sera foulée puis égrappée sur un tamis métallique avant de finir dans un lagar de béton.

Résultat dans cette cuvée avec le país (80%) en ‘Pipeño’ et le carignan (20%) en grappes entières? Un rouge pâle avec un caractère volage, mais gourmand et fruité. Un vin facile à siffler comme on le ferait avec un gamay ou un trousseau moderne et sans prétentions. Un vin de soif avec du caractère. À acheter sans retenue pour les belles journées à venir.

• · Pour l’accompagner : Saucisson un peu grassouillet en apéro ou pendant qu’on prépare le repas,
• · Pour l’anecdote : C’est à un sommelier et vigneron français, Louis-Antoine Luyt que l’on doit la renaissance du país au début du siècle actuel,
• · Pour mieux comprendre ces cépages oubliés: Soyez avisés de notre prochaine dégustation sur la chose en vous mettant sur la liste de rappel,
• ·  Pour comparer : Si vous voulez pousser le délire chilien encore plus loin, de la même région de Maule, le Pa-Tel 2021, un assemblage El País 85 %, Sémillon, Riesling et Moscatel disponible en saq (15097693)

Avec ses 220 ha exploités, l’appellation de Marcillac ne fait que très rarement les manchettes. Il faut se souvenir que le Sud-Ouest a longtemps subit l’intimidation bordelaise et ne pouvait vendre ses vins que localement, ce qui n’est pas pour aider dans l’émancipation viticole...

Résultats des cépages autochtones aux noms poétiques, mais peu diffusés ailleurs. Que ce soit les loin de l’œil, l’ondenc, le prunelard ou le braucol, vous êtes souvent en mode découverte pour les vins de cette appellation.

Ce fer servadou (aussi appelé mansois ou braucol) est en revanche un habitué du monopole avec un code produit à six chiffres ne le rajeunissant pas. Bon an mal an, nous retrouvons donc ce vin dont la première vendange remonte à 1964. La famille Teuilier avec ses 34ha est d’ailleurs un pilier de l’appellation et nous propose un vin aux antipodes de l’idée que l’on pourrait se faire des vins durs et tanniques du ‘vieux’ Sud-Ouest.

On est ici sur du croquant, intense en couleur et en arômes rappelant le cabernet franc. Fruits noirs, violette, réglisse et épices sont ici supportés par une grande fraîcheur.

Un excellent exemple de ce qu’une région peut produire qualitativement tout en demeurant dans l’anonymat.

• · Pour l’accompagner : Saucisses du boucher sur le bbq un mardi soir facile,
• · Pour l’anecdote : Le braucol de la famille des carmenets, serait originaire des pays basques et aurait voyagé à dos de moine de Compostelle pour arriver jusqu’à Madiran où il aurait pris racine,
• · Pour mieux comprendre ces cépages oubliés: Soyez avisés de notre prochaine dégustation sur la chose en vous mettant sur la liste de rappel,
• · Pour comparer : Ça ne s’invente pas, deux Marcillac qui arrivent ce jeudi en saq… Le second, que l’on soupçonne un peu plus ‘rustique’ est le Fer de Soif 2022 aussi à 19$ (11154558)