Cette semaine en SAQ #10

Nous avons récemment eu le plaisir de servir ce grand Cava dans une dégustation de vieux vins. Comme on croise rarement des méthodes traditionnelles espagnoles avec un élevage de 80 mois sur lattes, on se réjouira la disponibilité de celle-ci ce jeudi.

La famille Cusiné est de ces familles de vignerons qui sont sincèrement amoureux de leurs publics, et pour Joan, le Québec a toujours été un marché fidèle. On croise dans le réseau depuis des années leur Cava d’entrée de gamme, bulle sérieuse et fiable qui demeure abordable.

Ce Cava ci est dans une autre veine avec un assemblage de 80% xarel-lo supporté équitablement par chardonnay et pinot noir. Les cépages blancs seront vinifiés conjointement en inox alors que le pinot noir fera deux mois sur lies avec bâtonnage fréquent pour un ajout palpable de texture.

L’élevage final sur lies sera long et transformera le vin en donnant des lettres majuscules à CAVA… Nommé en l’honneur des femmes du domaine et plus particulièrement de la fille de Maria-Elena et Joan née avec le premier millésime en 2002, vous voudrez prendre une pause pour apprécier ce vin. 

Un jaune foncé et des bulles timides trahissant favorablement l’élevage prolongé nous conduiront à une bouche ample et soyeuse comme le font les bulles patinées. Fruits séchés, orange confite et amandes grillées vous feront voyager de Barcelonne à Vilafranca del Penedès sur le train du plaisir gustatif.

On servira bien frais pour une grande soirée entre amis sérieux de la bulle.

• Pour l’accompagner : Salade avec figues fraîches et mozzarella de bufflonne, belle huile et traits de vieux balsamique,
• Pour l’anecdote : Le domaine est en activité depuis 1790, mais ce sont vraiment les deux épouses des frères Cusiné, Maria Elena et Marta qui sont derrière le bond qualitatif du domaine avec leur expertise en viniticulture et en vinification,
• Pour mieux comprendre les vins effervescents: On se tient informé de notre prochain atelier sur les bulles du monde,
• Pour une exploration de la famille Parés Baltà: Indigena Garnatxa 2021 à 25$ en saq (13565502)

Les amoureux de la restauration montréalaise se souviennent avec nostalgie de Plateau Mont-Royal avant que le quartier ne devienne un DOM-TOM. À cette époque, au firmament de la scène culinaire de fin de soirée, brillait le Continental sous la gouverne de Laurent Farre et Alain Rochard. Le premier est toujours actif pour le plaisir de nos sens mais le second, depuis une vingtaine d’années, se consacre à créer le vin qu’il servait autrefois.

Originaire de Saumur en Loire, il passera par le Minervois avec son Domaine du Loup Blanc, pour cette fois revenir aux sources avec Julien Fouet et nous présenter un assemblage de chenin blanc et de grolleau.

Ce Fouet, sixième génération, travaillant aussi en bio, est un expert du chenin blanc avec plusieurs cuvées en saq dont son irrévérencieux ‘Pour ma gueule’… Ce sera le grolleau gris (le grolleau rouge plus utilisé pour des rosés) vinifié ici en blanc qui apporte une touche particulière au pinard et lui confère son acidité mordante.

C’est frais d’agrumes et de fruits à noyaux. On versera à l’apéro pour se rendre compte que 750ml c’est peu de vin lorsque c’est bien fait…

• Pour l’accompagner : Une croquette de saumon en burger ou en salade,
• Pour l’anecdote : Cavalièrement, Robert Parker a déjà suggéré aux vignerons de la Loire d’arracher leur grolleau pour replanter avec du cabernet franc… Heureusement les vignerons ont fait la sourde oreille et on trouve encore de nos jours 460 ha de grolleau gris dans la région…
• Pour mieux comprendre la Loire: On se tient informé de notre prochain atelier sur la chose,
• Pour aller plus loin sur le thème: Saumur blanc ‘L’ardillon’ 2022 à 24$ en saq (13585407)

On vous présentait l’appellation lors du deuxième chapitre de ce blog en mars dernier. Elle est peu courante et courue avec ses 550ha et son classement récent comme 10 ^e cru du beaujolais il y a 35 ans maintenant.

C’est aujourd'hui Guy Breton et son travail de visionnaire qui nous porte à vous présenter ce gamay de course. À l’origine de la renaissance du beaujolais en ostracisant la levure 71b (celle qui donne les arômes de banane…) de ses chais, il sera rapidement associé par le milieu des marchands à la bande des quatre.

Lapierre, Fouillard, Thévenet et Breton seront à la tête de ce mouvement qui cherchait à atteindre de meilleures maturation du raisin, à travailler en bio sans chaptaliser et surtout à tenir compte du terroir pour plus de précision. Le résultat? On s’éloignera rapidement de ces beaujolais aqueux et caricaturaux de bonbons anglais pour se rapprocher de vins de Beaujolais qui, même si tendus et encore rafraîchissants, reposent sur une texture d’épices et une trame de minéralité spectaculaires.

Du plaisir liquide qu’on aimerait en magnum tant nos verres semblent troués…

• Pour l’accompagner : Salade de betteraves rouges, chioggias, jaunes et tutti betteraves avec grains de sésame rôtis pour la texture,
• Pour l’anecdote : Guy Breton est surnommé P’tit Max non pas à cause de sa taille mais en référence à son père,
• Pour mieux comprendre le Gamay: On se tient informé de notre apéro cépage sur la chose,
• ·Pour aller plus loin dans votre quête de Breton: Morgon 2021 à 37$ en saq (12258885)