Cette semaine en SAQ #25

On croise peu de Muscadets de 6 ans sur les tablettes du monopole et encore moins de Muscadets pouvant se parer de deux Châteaux dans leur intitulé… La raison est assez particulière pour ce Château de la Turmelière qui est situé sur un des 10 crus communaux de l’appellation, soit le cru Château Thébaud.

Le cru Thébaud est le plus petit de récente classification et présente un sol de granodiorite (un peu similaire au granite) des deux côtés de la Maine. La particularité de L’Orée est qui ne sera produit que dans les meilleurs millésimes, vieilli 43 mois sur ses lies fines (le minimum est de 24 pour la classification des crus) et finalement retenu 3 ans de plus au domaine avant sa commercialisation.

Le résultat est un melon de bourgogne plus aromatique et rond que ce que nous pourrions attendre de l’appellation. Notes florales (de chypre…) et de citron confit, c’est d’une grande profondeur et il pourra vous attendre quelques années même si fort agréable dans les prochains mois.

• Pour l’accompagner : poisson blanc rôti avec beurre citronné,
• Pour l’anecdote : Bernard Chéreau fut à la fois l’un des premiers à préconiser l’élevage sur lie dans les années ’70, à tel point que la méthode devint mention en 1977.
• Pour mieux comprendre la Loire: on surveille l’atelier sur la chose à l’automne!
• Si jamais vous êtes proches de Repentigny…, vous pourrez oser la comparaison de Muscadet Sèvre-et-Maine Château Thébaud 2018, de Jérémy Huchet qui n’habite probablement pas de château… En saq à 30$ (14556202)

Lorsque votre père est Georges Descombes (complice de la bande des quatre avec Lapierre, Breton et Foillard) on vous pardonne un prénom comme Kewin. Depuis 2013, suivant les traces familiales, il produit des vins bio et/ou nature, avec levures indigènes en macération semi-carbonique et avec très peu d’intrants, sinon aucun.

Il faut dire que la région est, depuis une cinquantaine d’années, à l’avant-garde de ces pratiques ‘obscures’ mise de l’avant par Jules Chauvet et reprises par une multitude de vignerons. Que vous soyez pratiquants ou pas du bio et du nature, il est difficile de nier l’apport de gens comme les Descombes dans le repositionnement et le changement de perception à l’égard du Beaujolais. Que l’on se le dise, boire du bojo de nos jours, c’est tendance…

Et le gamay produit ici? Il vient de vieilles vignes d’un terroir limitrophe à Brouilly appartenant à la famille, nous donnera un vin élégant, soyeux, aux arômes dominés par la fraise et la framboise. Rond et gourmand comme il se doit, on appréciera le passage en barrique pour polir l’acidité du nature.

• Pour l’accompagner : un poulet rôti avec haricots au beurre,
• Pour l’anecdote : la naissance du beaujolais nouveau remonte à 1951 alors qu’un décret stipule que les vins d’aoc ne peuvent être vendus qu’à partir du 15 décembre. Les réclamations des syndicats, en mal de francs, feront que ‘certains vins’ pourront être vendus sans attendre cette date.
• Pour mieux comprendre le Beaujolais: on surveille l’atelier sur la chose à l’automne!
• Si vous voulez rester dans la famille, le Beaujolais-Villages ‘Fou du Beaujo’ de Damien Coquelet, vous fera découvrir le beau-frère de Kéké… En saq à 23$ (12604080)

Les vins de Chianti se déclinent de plusieurs manières. Du simple chianti pour un vin bon marché, au classico plus précis et sérieux, en passant par le riserva ayant passé deux années en barriques, il est facile d’en pendre son latin. Voulant en rajouter une couche, en 2014 le consortium introduit la désignation Gran Selezione.

Tout aussi docg que les autres appellations Chianti, elle demande en revanche un élevage de 30 mois (dont plusieurs en barriques) pour des raisins à 80% minimum de sangiovese toutes du vignoble appartenant au domaine. De plus, un processus ‘rigoureux’ de sélection s’appliquera au niveau de la dégustation et on prétend aussi que toutes les vendanges ne sont pas Gran Selezione. Bref, nous sommes dans le sérieux du Chianti et c’est un rapport qualité prix incroyable que ce Valiano.

6,38 pour la quantité d’hectares dédiés au Gran Selezione de la maison avec sangiovese (90%) cabernet sauvignon et merlot pour le reste qui auront fait de la barrique pendant 18 mois. Des notes raffinées de fruits rouges et d’épices, le tout supporté par des tannins assouplis. La finale sera longue, épicée et portée sur l’anis. On fera des réserves pour les soirées animées d’après-ski.

• Pour l’accompagner : un vieux cheddar en fin de repas, afin de contredire les tenants du blanc et du fromage…
• Pour l’anecdote : en 2027, les Gran Selezione demanderont un minimum de 90% de sangiovese dans l’assemblage et ne permettront plus de cépages internationaux,
• Pour mieux comprendre le sangiovese: on surveille l’apéro cerise sur la chose à l’automne!
• 2019 était un millésime impeccable en Chianti mais 2015 encore plus et vous trouverez encore quelques bouteilles de ce Chianti Classico Gran Selezione docg Castello Fonterutoli 2015, Marchesi Mazzei pour 35$ en saq (15278806)