Cette semaine en SAQ #2

Les Pouilles, région mal-aimée s’il en est une en Italie. Troisième en hectares de production derrière la Vénétie et l’Émilie-Romagne, on aime l’associer à ses coopératives, ses maraîchers et sa forme de talon distinctive.

Mais il existe tout de même des petits domaines très qualitatifs dans cette région. C’est le cas de la famille Perrone Capano, qui est propriétaire de Santa Lucia depuis 1628 produit sur 14 hectares évidement bio dans ce paradis naturel.

La jeune vinificatrice Emilia Tartaglione est derrière cet élégant Nero di Troia, vendangé à la main dans les hauteurs des Murge (près de Bari) qui fera ses fermentations en inox, mais son élevage en foudres slovènes pour une année.

Le résultat sera un vin des Pouilles puissant avec des tannins en évolution mais aussi élégant car supporté par des épices, de l’anis et des fruits mûrs. Même si on pourra le garder quelques années, il deviendra plus loquace après quelques minutes d’aérations.

• · Pour l’accompagner : Une viande grillé avec une généreuse poêlée de champignons et pourquoi pas, une sauce vin rouge…
• · Pour l’anecdote : Le vignoble des Murges est tout près du Castel del Monte, citadelle célèbre depuis que Sean Connery y joua un moine détective.
• · Pour mieux comprendre les vignobles de l’Italie du Sud: Soyez avisés de notre prochaine dégustation sur le sujet.
• · Pour comparer : Castel del Montel doc Trentangeli 2019, Tormaresca, Pouilles (proposée la semaine dernière d’ailleurs mais à base d’Aglianico) disponible en saq.

Cépage que l’on croise rarement trop sur nos tables de classe moyenne, l’Altesse est ici vinifiée par un jeune couple ayant repris l’exploitation familiale en 2015. La famille Vendange (ça ne s’invente pas…) fait depuis longtemps dans la production de… plants de vignes comme pépiniéristes mais vendait jusqu’à récemment ses raisins à la coop.

C’est maintenant sous la gouverne de Diane et Benjamin qu’on travaille les 10 hectares en coteaux bien exposés dans le sud de cette fascinante appellation. En effet le domaine savoyard est particulier par la diversité de ses terroirs et la quantité impressionnante de cépages indigènes. On les cultive d’ailleurs chez les Vendanges alors que les Jacquères, les Mondeuses et les Chardonnay excellent sur les plus jeunes sols d’Europe (la vallée était encore un glacier il y a 15 000 ans).

Les vignes sont en bio et plantées à 400 mètres et, malgré l’altitude, profitent d’un ensoleillement optimal, nous donnant des raisins matures et concentrés aussi harmonieux qu’un cor des Alpes au petit matin…

Heureusement, une vinification en inox et un élevage sur lies fines pendant 12 mois nous garantira une concoction aromatique et texturée. Les notes épicées flirtant sur le floral sont supportées par des fruits jaunes à noyaux. La finale vous fera rêver de Chamonix au printemps!

• · Pour l’accompagner : Un poisson de lac à chair blanche (à défaut d’une aile de raie) que l’on servira à la grenobloise évidement.
• · Pour l’anecdote : Madame de M… pas pour ce que vous auriez pu croire, mais en l’honneur de Diane Gounel originaire de Murles dans l’Hérault.
• · Pour mieux comprendre la Savoie et les vignobles d’altitude : Un apéro cépage sur le sujet
• · Pour comparer : Roussette de Savoie 2018, Château de la Mar disponible en saq.

Comme une caresse printanière, ce Régnié nous provient du Domaine des Capréoles, exploitation portant le nom depuis 2014 mais assise sur une propriété en place depuis la fin du 19e siècle.

À la barre de leurs 5 hectares, Cédric et Catherine Lecareux nous proposent des gamays excitants et progressistes, symboles du renouveau Beaujolais sans le nouveau...

Les sols du domaine, caractéristiques de ce cru parmi les plus granitiques, donnent tout son potentiel aux vieux gamays avec de faibles rendements. Intervention minimale et certification biodynamique Demeter supportent la démarche.

La maison produit quelques blancs et deux autres crus, mais se spécialise par le Régnié. Un second est disponible en SAQ à prix moindre avec une facture plus ‘carbonique’ mais ce Diaclase est d’un autre registre. Des vieilles vignes (80 ans?) sur des granits bien fracturés permettant à la vigne de puiser la minéralité nécessaire pour produire un vin complexe, à la fois complexe et soyeux. Vous pourrez en faire une réserve pour plusieurs années à venir.

Ce cru du beaujolais, le plus jeune à avoir été reconnu (1988) et un des plus confidentiels avec ses 550 ha de superficie, plaira aux amateurs de rouges gourmands, aromatiques avec longueur en bouche.

• · Pour l’accompagner : Une salade de betteraves (idéalement rôties), une belle roquette et un chèvre émietté.
• · Pour l’anecdote : Diaclase, c’est le nom que l’on donne aux fractures de la roche mère.
• · Pour mieux comprendre le Beaujolais : Soyez avisés de notre prochain atelier dégustation sur le sujet.
• · Pour comparer : Le petit frère Chamodère est encore disponible en ligne à la SAQ.